Le coronavirus ré-activateur de langue régionale ?
En ces temps d’évènement planétaire, plusieurs membres de l’OPCI ont été les destinataires de documents relatifs au coronavirus, volontairement ancrés, par leurs auteurs, en milieu rural géolocalisé. La langue écrite le permet. Ces documents leur ont été transmis par des proches, via les réseaux sociaux. La facilité de communication des productions intellectuelles explique cela d’autant que ces matériaux sont directement produits à partir d’outils informatiques. Conscients de leur valeur comme éléments linguistiques, ils les ont confiés au Centre de documentation EthnoDoc afin qu’ils soient conservés, donc indexés, pour les partager. Ces matériaux sont révélateurs de situations sociétales à un moment grave de l’histoire humaine. Ce sont des textes en langues de Vendée, des enregistrements sonores de textes lus dans des variantes de la langue vendéenne et des parodies diffusées par les plateformes numériques avec l’accent des ruraux sarthois.
Au jour où nous rédigeons ce texte, l’appel téléphonique de Mémé Victorine, ou Bernadette, est le déclencheur de notre prise de conscience du phénomène…
Combien d’initiatives vont survivre à l’évènement ? Ne serait-ce pas aux associations qui œuvrent pour la mémoire des communes ou des villes, l’histoire locale… de prendre le relais pour conserver ces traces d’un moment de l’histoire humaine ? OPCI-EthnoDoc peut les aider en mettant à leur disposition ses moyens de conservation et d’inventaire.
Mais place à Mémé Victorine !
Texte « l’appel téléphonique de Mémé Bernadette »
Gérard Benéteau, notre collègue archéologue, à 10h 33 du 3 avril, nous adressait le courriel ci-dessous :
“Bonjour mon Grelet.
Te vö baï qu’o la do maréchan qu’écrivant’ encore comme nou.
Attentian’ a ttes pougn’, lav’ les baï.
L’gas B’nétèr’
Le document joint :
Peut-être aurez-vous besoin d’un traducteur. En faisant un petit effort on arrive à comprendre le patois vendéen.
Ne cherchez pas dans translator !
Bonne réception. A +”
“Tchete naïte ma mėmé Bernadette m’a aplaï dou paradis à 5 hures dou matanye avec son viu portable à manivelle. […] L’a bé dou mérite L’ s’attendait sûrement à tchte catastrophe. Le dét ète bé mouaï, pi son acolyte oussi. Ta mémé Bernadette” (le texte original entier est disponible à la page suivante)
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