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La pomme à Lassay-Les-Châteaux, toute une culture !

La recherche portant sur le patrimoine de Lassay-les-Châteaux débute par une concertation et une confrontation d’idées qui réunissent les Petites Cités de Caractères, les élus au tourisme et au patrimoine de la commune de Lassay-les-Châteaux et l’OPCI. Plusieurs axes sont questionnés pour définir l’objectif de cette enquête : Quels patrimoines et savoir-faire incarnent la culture, le dynamisme, l’ADN et l’identité de la commune ? Quels sont les représentations et les évolutions matérielles et immatérielles de ce patrimoine ? Ou encore, quels seraient les enjeux (durabilité, environnement, tourisme, identité) autour d’un tel patrimoine culturel immatériel et sa reconnaissance ?

Outre ses châteaux du XVème siècle, ses légendes médiévales et sa roseraie bien connus, en dehors de son festival son et lumière désormais disparu, les premières données exploratoires révèlent, que Lassay-les-Châteaux (et les communes qu’elle a absorbées) possède un patrimoine relativement méconnu, à la fois bâti, paysager, historique et culturel, relatif à ses vergers et à leurs usages. Cette enquête vient d’ailleurs compléter les recherches menées par Marion Seure, du service de l’Inventaire régional des Pays de la Loire, réalisées entre 2019 et 2021, sur le patrimoine bâti de la commune, où la chercheuse notait la particularité d’un patrimoine bâti lié à la culture des poires et des pommes. Malgré la période de crise sanitaire concomitante à l’enquête, Morgane Godet et Marjorie Ruggieri, chargés de cette mission au sein de l’OPCI, ont pu interroger un corpus d’acteurs représentatifs des Lasséens. De nombreuses rencontres et des entretiens individuels ont ainsi été organisés auprès des producteurs de jus et de cidre, auprès des riverains (chez eux, sur le marché, dans les EPHAD) ou encore auprès de bénévoles associatifs engagés dans la préservation des vergers et/ou de la biodiversité. Les témoignages de ces Lasséens de souche mais aussi néo-Lasséens, qu’ils aient ou non des souvenirs en lien avec les pommes, qu’ils possèdent eux-mêmes ou non des vergers, confirment l’existence d’une représentation assez hétérogène du paysage et d’un rapport complexe avec ce patrimoine de la commune parfois même ignoré. Comme le dit Xavier Villebrun, responsable du Pôle Patrimoine de Laval, comme pour d’autres patrimoines mayennais (et notamment culinaires ou mythologiques) celui-ci est nié ou pire oublié. Celui-ci ajoute : « les mayennais sont dans le déni patrimonial, pour eux, la pomme c’est les Normands ! » Les divers récits suggèrent également une montée des inquiétudes liés à l’environnement et met en lumière des désirs et des enjeux plus globaux relatifs à la commune et à son identité.

Le 9 avril 2022, l’OPCI et l’association des Petites Cités de Caractère des Pays de la Loire proposent, lors d’une journée de restitution intermédiaire, de revenir sur les éléments de l’enquête sous la forme d’une exposition, d’une randonnée chantée et d’une dernière collecte de témoignages.

Pressoir Mobile chez Patrice Delaunay, Le Bignon, cli. M. Ruggieri

Images du début : pressoir en inox, Michel Chauchis, Niort-la-fontaine, cli. M. Ruggieri