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Poursuite de l’inventaire croisé à Saint-Calais

L’inventaire croisé lancé début 2023, entre des chercheuses de l’Inventaire général de la Région des Pays de la Loire pour le bâti et des anthropologues de l’Office pour le Patrimoine Culturel Immatériel (OPCI) travaillant sur un programme d’étude et de valorisation du PCI auprès des Petites Cités de Caractères® (PCC) dans la cité de Saint-Calais, se poursuit.

La collecte de mémoire a déjà montré que la cité est porteuse d’un patrimoine culturel festif et culinaire relatif à sa « fête du chausson aux pommes ». Un article de l’OPCI retraçant l’historique et la vitalité de cette fête traditionnelle et de sa Confrérie va bientôt paraître aux Éditions la Geste.

Fête du chausson aux pommes de Saint-Calais 2023, source : Centre Culturel de Saint-Calais

L’inventaire croisé a, quant à lui, mis en lumière le patrimoine naturel important de la cité de par sa situation géographique au cœur de la vallée de l’Anille. Au fil du temps, l’installation de nombreuses infrastructures sur les rives de celle-ci et l’évolution des pratiques liées à l’eau ont marqué Saint-Calais et ses habitants. La chercheuse de l’Inventaire général, Camille Dewancker, et l’anthropologue de l’OPCI, Marjorie Ruggieri, ont non seulement réussi à croiser leurs méthodes de travail autour de ce thème commun de l’eau, mais aussi à identifier un matériau liant ces dimensions matérielle et immatérielle, à savoir : la carte postale. Cette dernière révèle à la fois un bâti exceptionnel lié à la rivière (ponts, lavoirs et moulins) mais aussi les rites de sociabilité associés (lavandières aux lavoirs, jeux et radeaux sur l’Anille, promenades sur les quais…).

Cette expérience confirme l’existence de nombreux points communs entre les deux inventaires et un bénéfice important à lier ces deux points de vue pour mettre en récit les cités étudiées. En effet, ces dernières années, les différentes enquêtes de l’OPCI ont montré que l’étude des éléments bâtis doivent aussi révéler leurs usages actuels et leur ancrage dans le présent pour en assurer la sauvegarde et la transmission. Pour que les habitants soient les ambassadeurs locaux de leurs monuments historiques et en reconnaissent la valeur, il faut désormais veiller à lier passé et présent, bâti et vivant.

Lavoirs publics appelé coin des tapettes ou lieu de bavardage, collection privé de M. André Borde.

À Saint-Calais, la collecte de mémoire liée à l’Anille continue avec le projet d’interroger à la fois les générations anciennes (EPHAD) qui ont vécu ses moments de sociabilités relatifs à la rivière mais aussi les jeunes générations (écoles, centres aérés) qui peuvent créer de nouveaux usages ou réenchanter les usages oubliés.