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Les Compagnons de l’OPCI à la session de formation du Centre du Patrimoine de la Facture Instrumentale (CPFI, Le Mans)

Invités par Bernard Poulelaouen, ethnomusicologue, professeur à l’université de Marburg (Allemagne), directeur du CPFI dans le cadre de sa session 2023 (24 -29 avril), Michel Colleu et Pierrick Cordonnier ont animé un après-midi sur le thème De la collecte à la valorisation au CPFI au Mans. La session réunissait, entre autre Manu Klugan (entretien des instruments en cuivre pour les fanfares au Togo), Pélin Basar, chercheuse, joueuse de ney (flûte de la musique soufie), membre de l’orchestre national de Turquie, Thierry Bertrand, facteur de veuze, qui a transmis son savoir et son savoir-faire à partir de l’archéologie musicale et la restitution d’instruments et de leurs répertoire.

Yves Guillard a présenté la tradition de danses de caractères – et la musique liée – dont il a découvert une pratique de tradition populaire dans la Sarthe dans les années 1980, qui a fait l’objet de sa thèse, soutenue à l’EHESS en 1995. Ce travail remarquable sera publié cette année 2023 dans le cadre de la collection PCI, chez L’Harmattan. L’imposant ouvrage, coédité par l’OPCI, sera accompagné d’un dossier audiovisuel d’une centaine d’items, filmés ou sonores. C’est à partir de ses films d’enquêtes qu’Yves Guillard et sa femme Catherine ont présenté leur « aventure » qui les a amené à vivre durant dix ans au pays des « assauts de danses », au contact des anciens danseurs et musiciens Sarthois (sportifs et virtuoses !), mais aussi auprès d’anciens danseurs du Gard, et même d’Écosse ! Le monde des danses de caractères, une pratique qui voit le jour au 18e siècle, ayant d’inattendues ramifications européennes !

Michel Colleu et Pierrick Cordonnier ont quant à eux présenté le parcours d’une information issue du patrimoine oral (une chanson, un air, une manière de danser, un conte…) au fil des étapes, depuis sa collecte (avec les différents rôles possibles du passeur de mémoire), jusqu’à sa popularisation, via les rôles, variés, des collecteurs, des documentalistes, des publications, des transmetteurs, des artistes, des réseaux sociaux, amenant à chaque étape des types de « mises en vie » différentes du document originel. Aujourd’hui une chanson recueillie un jour x peut n’avoir pas d’histoire visible quand la suivante, enregistrée le même jour est devenue emblématique d’une culture (comme par exemple Tri martolod). Une communication bien sûr illustrée de nombreux exemples !