Réseau d’Archives et de Documentation de l’Oralité

Le « RADdO », Réseau d’Archives et de Documentation de l’Oralité (https://raddo-ethnodoc.com), est un réseau d’utilisateurs d’une base mutualisée de données (personnelles, associatives, universitaires, d’entreprises ou de collectivités territoriales) qui partagent une même plateforme informatique de documentation/indexation de sources ethnographiques, orales, musicales et mémorielles (iconographiques, sonores et audiovisuelles).

Les membres qui composent le réseau RADdO sont accompagnés par l’OPCI-EthnoDoc dans le processus de gestion globale de leurs archives à caractère ethnographique : encadrer juridiquement les dépôts et collectes, numériser, documenter, recevoir, conserver, communiquer, restituer.

La base de données RADdO constitue l’un des outils mis en œuvre de ce processus d’archivage électronique développé par l’OPCI et ses partenaires et mis à disposition des membres (collectivités territoriales, associations, fédérations, fondations, entreprises).

Le processus proposé par l’OPCI-EthnoDoc concerne des archives numériques d’intérêt patrimonial produites à la faveur de dépôts et dans le cadre de recherches, d’enquêtes ethnographiques et d’inventaire du patrimoine culturel immatériel. Elles peuvent être :

– privées : provenant des membres associatifs, fédératifs ou d’entreprises du réseau,

– publiques : produites directement par les collectivités membres du réseau ou issues d’inventaires menés en partenariat avec elles.

La base de données est interopérable. Des démarches sont par exemple établis depuis 2019 avec Bretania.

L’OPCI-EthnoDoc est une association loi 1901, reconnue d’intérêt général, dédiée à l’inventaire, à la documentation et à la valorisation du patrimoine culturel immatériel (https://opci-ethnodoc.fr).

Les informations saisies dans cette base correspondent à l’état des connaissances au moment des enquêtes et des recherches des informateurs et des chercheurs et analystes ayant documenté les sources. Les membres du réseau RADdO invitent les ayant droit ou experts à adresser des éléments étayés, à même de compléter cette documentation.


Voir ici la liste des partenaires et membres du réseau
Voir ici les statistiques du catalogue


Sommaire:

1. Finalités et présentation générale


1.1. La démarche à l’origine du réseau RADdO

1.1.1. Les outils de consultation de données en France

En matière de gestion numérique de documents ethnographiques et ayant trait au PCI, il existe quelques outils spécialisés : quelques uns sont liés à des organismes publics spécifiques tels la Bibliothèque nationale de France, ou à des archives départementales ; d’autres, consacrés à une zone géographique précise, sont gérés par des associations à vocation régionale Dastum (en Bretagne), le CERDO (en Poitou-Charentes) etc. Par ailleurs, des organismes présentent certaines données audiovisuelles en ne prenant en compte que certains types de documents.

De même, en matière de mutualisation, il n’existe que peu de solutions permettant à des détenteurs de fonds de disposer d’un outil mutualisé pour gérer leur propres données sans avoir à les déposer ou à les céder à une organisation tierce, à des coûts accessibles.

Le partage au sein d’une communauté d’acteurs d’un outil de gestion des données constitue l’une des finalités du RADdO.

Du fait de la multiplication du nombre de bases s’est créé un effet silo que l’interopérabilité permet de pallier en proposant l’accès aux données via des portails moissonneurs (Européana, Gallica, Bretania…)

Un autre enjeu de la gestion et de la diffusion des données réside dans le rapport éthique aux solutions proposées par les géants américains du web (les fameux “GAFAM”).

Le RADdO propose des outils basés sur des logiciels libres, intégrant des standards d’interopérabilité, hébergés en France, et permettant aux organismes membres détenteurs de fonds de rester propriétaires de leurs données.

1.1.2. Réseau d’experts autour de question des archives orales

Le réseau RADdO est issu de l’expérience d’inventaire de l’Écomusée du Marais Breton vendéen (Musée contrôlé DMF) et de numérisation de documents menée par l’Arexcpo (Association de Recherche et d’EXpression pour la Culture Populaire), créé en Vendée en 1977, qui a organisé sa base de données numériques à partir de 1995. Celle-ci a été conçue sur le plan informatique par Jean Mignet et Philippe Pateau, enseignants en informatique, et sur le plan du contenu par Jean-Pierre Bertrand. Plusieurs spécialistes, dont Florence Gétreau (MnATP), Catherine Perrier, Michel Colleu (pour le maritime), ont conseillé pour certains champs. En 1999, André-Marie Despringre (LACITO/CNRS) organise un comité scientifique pour développer cet outil. Une rencontre avec Jean-Léo Léonard (CNRS/ Sorbonne-Nouvelle) et Pascal Cordoreix (BnF), aboutit en 2004 à la création du réseau RADdO actuel.

Cet outil est, depuis, géré et adapté aux nouvelles problématiques culturelles par une communauté de chercheurs œuvrant dans diverses disciplines.

A l’écoute des usagers, un groupe de veille des évolutions technologiques et des besoins évolutifs collabore pour que RADdO soit en constante évolution.


1.1.3. Historique

1980 : Documentation des collections d’Arexcpo sur le modèle des fiches d’inventaire des musées de France et dans le cadre de l’installation de l’écomusée du Marais-Breton vendéen

1990 : lancement d’une base de données documentaire ethnographique dans le cadre de l’écomusée du Daviaud à la Barre-de-Monts à l’initiative d’Arexcpo

1998 : Création de la base de données sous Microsoft Access et développement documentaire avec le CNRS – LACITO et la BNF

2004 : développement de l’infrastructure documentaire de la base de données, sous le sigle du RADdO, avec le LACITO-CNRS et la Bibliothèque nationale de France-département des archives audiovisuelles
Plus d’infos : https://lacito.vjf.cnrs.fr/themes/AP/parole-musique_en.htm

2007 : Microsoft Access est remplacé par des technologies web libres avec la création du premier site web RADdO (installable en local – non accessible par internet).

2008 : Mise en ligne du site web (accès par internet)

2010 : Prix régional de l’innovation numérique avec Génoralité, site dédié à la recherche sémantique, développé avec le concours d’iRéalité

2011 : Création de l’espace web de saisie

2013 : Début des recherches et du développement de l’interopérabilité

2017 : Nouvelle version du site web

2018 : Nouvelle convention avec la Région Pays de la Loire prévoyant un accès à RADdO au centre de ressources

2019 : Aide de la DRAC Pays de la Loire au développement (interopérabilité, recherche…)


1.1.4. Ethique

S’ils collectent des archives d’utilisation transversale, les concepteurs et professionnels de la base RADdO, comme toutes les bases de données en ligne, gérées, améliorées et documentées par des humains, des associations et institutions qui ont donc des valeurs, des principes, une éthique n’en ont pas moins des problématiques contemporaines : comment protéger la propriété intellectuelle ? Comment soutenir la vitalité d’une base avec des nécessités éthiques que l’on rencontre dans l’ensemble de la vie quotidienne et qui correspondent à une vraie demande de l’utilisateur ? Comment concilier la conservation des archives en veillant simultanément à une utilisation écologique du numérique ? Le choix de l’hébergeur du site est finalement la question qui se règle le plus facilement, grâce aux divers hébergeurs qui existent et qui ont eux-mêmes des systèmes éthiques divers.

Le travail fait globalement à l’OPCI tourne autour de la conservation mais aussi et surtout de la valorisation des cultures locales. Or, nous ne possédons pas cette culture, et il est de notre devoir d’ouvrir la porte aux populations pour qu’elles puissent s’impliquer et reprendre possession de leurs cultures. Cela passe donc, entre autres, par l’archivage. La première question à laquelle le collecteur/archiviste est confronté, c’est donc celle du consentement de son informateur et en conséquence de la propriété intellectuelle : on ne saurait accepter comme légitime une autorisation d’enregistrement ou de diffusion obtenue sous la contrainte ou la menace, explicite ou non, ou encore une autorisation obtenue auprès d’une personne dont la capacité de discernement ou de décision est mise à mal. On ne peut s’empêcher de penser aux multiples histoires, racontée aux étudiants anthropologues comme des légendes effrayantes que l’on dit à voix basse au coin du feu, dans lesquelles l’enquêteur a fait boire son informateur, ou l’a harcelé de demandes, dans le simple but d’obtenir un témoignage que la personne n’avait au départ pas envie de donner. Si nous ne connaissons pas de cas où cette situation est applicable sur RADdO, c’est une question que l’enquêteur se doit de garder à l’esprit : ai-je obtenu ces informations éthiquement ?

Les concepteurs et les professionnels de l’OPCI-Ethnodoc souhaitent partager non seulement leurs compétences, mais également leurs valeurs, en osmose avec le temps présent. Leur approche est à la fois pragmatique et éthique pour créer un modèle d’archivage participant à un écosystème du futur.


1.2. Spécificité du traitement des sources musicales recueillies

1.2.1. Histoire et approche de la construction documentaire de la base du  RADdO

Le contact d’AREXCPO-EthnoDoc à l’origine du RADdO avec la méthode scientifique déployée par les ethnolinguistes et les ethnomusicologues du groupe musilingue, que dirigeait André-Marie Despringre jusqu’en 2005 au  LACITO-CNRS, a favorisé et permis de modeler la base RADdO aux besoins documentaires relatifs au traitement des sources musicales et chantées recueillies lors des enquêtes ou des dépôts. Par la suite, ces relations ont également facilité l’emploi des données numérisées par les chercheurs du LACITO, puis par d’autres.

En matière de catalogage, les pièces chansonnières portent le double référencement Coirault-Laforet ou la catégorie en cas d’absence au catalogue. Dans les années 1990 ont été saisies au sein de l’infrastructure documentaire l’ensemble des références Laforte, complétées, au fur et à mesure des éditions, des catalogues Coirault.

Voir ici l’article traitant du traitement spécifique des sources musicales et chantées, par André-Marie Despringres, er LACITO-CNRS

1.2.2. Genèse d’une base d’archives sonores complémentaires et contribution à la recherche en ethnomusicologie

L’interdisciplinarité, une ligne directrice de l’OPCI-EthnoDoc

Les bases numériques de fonds sonores ou centre d’archives numériques tels que RADdO doivent être accessibles aux musiciens professionnels comme aux publics scientifiques. La recherche par thème, fonction ou « type » de chansons permet d’élargir le contexte d’une œuvre et d’ajouter à la question musicale, des problématiques sociologiques et anthropologiques. Cette catégorisation crée une possibilité d’interdisciplinarité et une forme d’accessibilité plus grande à des non-initiés. Si la plupart des ethnomusicologues sont issus des cursus anthropologiques, la question de l’interdisciplinarité que soulève la base est importante pour les anthropologues qui ne sont pas spécialistes de ce domaine et souhaitent malgré tout traiter les relations entre la culture d’un territoire et la musique qui s’y joue, même si certains chercheurs affirment qu’il n’y a pas de lien entre la structuration du groupe et le style musical. La base permet ainsi de relativiser la notion d’altérité, puisque les anthropologues peuvent étudier scientifiquement la musique d’un territoire local occidental et sans pour autant disposer des notions complexes de l’ethnomusicologue. Elle permet de créer des conjonctures nécessaires entre anthropologie et musicologie.

La recherche sur RADdO par la notion de « contexte » d’une œuvre musicale posent évidement la question de l’influence des « cultural studies » et de l’autonomie ou non de l’objet musical. Si la classification permet de mieux appréhender les universaux de la musique, la taxinomie de la culture (et donc de la musique) n’a pas toujours bonne presse, notamment parce qu’elle induit une dualité savant/populaire mais aussi une forme d’enfermement des choses complexes dans des petites boîtes étriquées. Il est clair toutefois, qu’interroger ces formes de classifications musicales permettent aussi de les faire évoluer.

En un clic ?

Les problématiques liées à la recherche d’informations musicales font l’objet d’une mobilisation importante de la part de différentes communautés scientifiques. Depuis 2000, le colloque international ISMIR (International Conference on Music Information Retrieval) structure ces questionnements. Concernant RADdO,  la base n’est pas soumise à la SACEM, puisque les fonds sonores traditionnels qu’elle regroupe sont du domaine public. Par ailleurs, tout n’est pas accessible par le grand public comme certaines pièces musicales éditées. Quelques pièces archivées, notamment celles écrites sur un recueil de timbres posent également questions. Pour des raisons évidentes, nous ne pouvons pas rendre accessibles les pièces musicales éditées qui sont soumises à ces lois, mais quid des chansons parodiques ? Une chanson écrite sur un air déposé à la SACEM peut ne pas être accessible, pourtant elle peut aussi être un marqueur fort d’une identité locale, ce qui fausse l’idée qu’on peut se faire d’un répertoire en cherchant sur RADdO. Cela nous confronte aussi à un problème quasi philosophique : que signifie « traditionnel » ? Nous l’avons vu, sur RADdO, le choix a été fait de trier par de très nombreux critères, très majoritairement anthropologiques, contrairement à la plupart des bases de données musicales. Cela permet de se détacher des étiquettes purement commerciales type « world music », qui font plus de mal que de bien, et de mettre en avant l’aspect humain, pas seulement d’un point de vue des communautés géographiques (exemple du gros problème de l’étiquette « musique bretonne », ou pire « musique celtique ») mais aussi du point de vue du contexte et de l’usage des pièces (un chant à virer guadeloupéen remplit la même fonction qu’un chant à virer anglais, et ils ont donc des caractéristiques techniques bien plus proches qu’un chant à virer et une complainte bretons). Cela permet aussi de mettre en valeur la circulation des pièces, et, par conséquence, des populations.

Ainsi, face aux géants numériques (Wikipédia, Myspace, Last.fm, Deezer, Sounundwound, Soundcloud, Jamendo, Discogs, Jibra …) et aux bases de données musicales bien connues du public scientifique (telles que Borée, Chronopéa, NEUMA, Musicastalis, Musiconis, Sequentia, NAXOS, MusicOnline, etc.) RADdO propose une approche complémentaire et pratique.

Des cas concrets et pratiques

Désormais, la base s’enrichit au fil des enquêtes menées par les partenaires de l’OPCI. Ainsi, Pauline Grousset, dans le cadre de la recherche pour sa thèse sur la transmission des musiques maritimes de Nantes à La Rochelle, a utilisé la base RADdO pour appréhender le répertoire maritime existant sur le territoire qu’elle étudie. « J’ai d’abord utilisé les outils « Territoire » et « Usage, circonstances ». Cela permet de se rendre compte que certains titres et certaines paroles reviennent, et subséquemment d’utiliser les champs « Mots clés » et « Mot(s) du titre ». Ensuite, lorsque l’on connaît un peu le catalogue Coirault, on peut s’appuyer sur le champ « Thème Coirault ». Une fois tous les résultats croisés, on se retrouve donc avec un corpus conséquent sur lequel s’appuyer. » explique-t-elle. La base RADdO est participative : toute personne ou organisation accréditée peut déposer des archives et créer des notices. Après sa thèse, Pauline pourra donc améliorer les notices déjà existantes, mais aussi déposer ses propres archives, facilitant ainsi la vie aux chercheuses et chercheurs qui s’intéresseront également à ce sujet.


1.3. Finalités du réseau RADdO

Le réseau RADdO inscrit sa démarche dans le cadre de la Convention de l’UNESCO de 2003, soit l’ensemble des savoir-faire et des traditions orales constituant le « patrimoine culturel immatériel » d’une société humaine. Pour cela, il propose un outil de consultation et d’étude de sources – connues ou plus souvent inédites, rares, anciennes… – et contribue à leur conservation et à leur transmission. Cette action s’inscrit dans une démarche collective au service de la mémoire des hommes, des territoires, de leurs forces vives associatives, d’entreprises, et du patrimoine culturel immatériel, sans frontières culturelles ou géographiques.

La caractéristique de la base mutualisée du RADdO est d’associer sur un même site de consultation des détenteurs d’archives et des supports de ressources différents : son, film, iconographie, photos d’objets, avec des filtres donnant accès à un sujet et son « écosystème ». Le témoignage oral peut être directement relié à des éléments iconographiques, géographiques, paysagers, professionnels, les objets peuvent être associés à la voix de ceux qui les ont transmis. Ce réseau de bases de données est administré par l’Office du patrimoine culturel immatériel basé en Vendée.


1.4. Les choix culturels du réseau RADdO

L’équipe ayant conçu le réseau RADdO a posé trois principes généraux :

– Un réseau consacré au « PCI », sans en définir de limites culturelles ou géographiques Comme il a été évoqué plus haut, le réseau RADdO a vocation à présenter l’ensemble de ce qui constitue le « patrimoine culturel immatériel » et ne se donne pas de limite géographique, même si la France est bien entendu au cœur de la matière qui est réunie.

– Une technologie indépendante basée sur des logiciels libres
Plutôt que d’utiliser une technologie privée et commerciale, telle qu’Alexandrie (logiciel utilisé par plusieurs communes, bibliothèques, associations,…), le choix a été fait pour le réseau RADdO de ne pas dépendre d’un éditeur de logiciel. Cette indépendance technologique a été permise par un développement en interne (au sein d’Ethnodoc, puis de l’OPCI) basé sur des technologies libres et gratuites.

– Un fonctionnement dans un cadre associatif
Issu d’une démarche associative, le réseau RADdO s’est développé sans changer sa philosophie. Il est aujourd’hui administré par l’OPCI, et piloté par deux conseils, l’un technique, l’autre scientifique.


1.5 Processus de gestion des archives

Schéma - Processus de gestion des archives de l'OPCI en lien avec la base RADdO

Différents types de fichiers numériques sont produits dans le cadre de dépôts ou d’enquêtes ethnographiques : à des fins de conservation, pour une utilisation pour des supports de valorisation (expositions, publications, parcours, dispositifs numériques et web), pour l’illustration des fiches.

Les illustrations sont attachées aux notices archivistiques et consultables dans le cadre du droit et de l’éthique : extraits sonores ou audiovisuels, images et vidéos en basse définition.

Les fichiers numériques en haute-définition sont conservés par l’OPCI-EthnoDoc ou par les membres eux-mêmes ; la conservation peut s’effectuer en lien avec les services publiques de conservation d’archives qui assurent la pérennité de la conservation archivistique en France (services des archives départementales, Bibliothèque nationale de France),


1.6. Accès et adhésion

1 – Consultation

La consultation de la base est gratuite et peut se faire :

– en ligne et anonymement : tout visiteur du site accède à la quasi intégralité des notices avec ou sans l’accès, selon les droits, aux fichiers médias associés (extraits ou intégralité des images ou sons ou vidéos) qui y sont attachés,

– dans les points de consultation des membres du réseau RADdO : le consultant de la base accède à la quasi intégralité des notices et des fichiers médias associés (extraits ou intégralité des images ou sons ou vidéos) qui y sont attachés.

La consultation est ouverte à tout visiteur du site de la base du RADdO https://raddo-ethnodoc.com.

La consultation peut-être authentifiée : la plupart des notices sont consultables sans authentification. Cependant, une authentification est souvent nécessaire pour pouvoir consulter les fichiers médias attachés aux notices protégés par le droit.
L’authentification est délivrée :
– aux structures membres de l’OPCI et du réseau RADdO,
– aux consultants individuels, dans le cadre de travaux de recherche, sur demande.

Voir 2.2. Les Niveaux de consultation pour plus de détails

L’utilisateur qui le souhaite peut, dans le cadre de travaux de recherche, demander un identifiant de connexion en envoyant une demande à l’OPCI, gestionnaire de RADdO. Cette demande doit contextualiser la recherche et pourra donner lieu à la signature d’une convention entre l’OPCI et le demandeur. Il peut également se déplacer dans un point de consultation pour accéder à la base via l’identifiant du point de consultation.

2 – Saisie de données

L’adhésion au réseau RADdO (20€ pour les associations, 550€ pour les communautés de communes et les fédérations ) permet aux membres de créer disposer des outils et de l’accompagnement pour l’indexation leurs propres archives ethnographiques, leur photothèque, vidéothèque, sonothèque…

Le service est ouvert :

– aux grandes structures membres (collectivités, fédérations, fondations, entreprises) qui accèdent aux outils et à la formation pour la saisie de leurs sources, la gestion de leur diffusion, l’accompagnement dans la mise en place de points de consultation et dans le partage du service à leurs membres (une collectivité fait bénéficier aux associations du patrimoine et d’histoire de l’accès aux services via sa cotisation). Le montant de la cotisation annuelle est de 550€,

– aux associations membres de l’OPCI qui accèdent aux outils et à la formation pour la saisie de leurs sources. Le montant de la cotisation annuelle est de 20€.

3 – Accès à la plateforme de connaissances Witno

Witno est une plateforme d’indexation et de diffusion en ligne d’archives de type ethnotextes : textes produits par des collectifs, des associations, des particuliers, sur des pratiques qu’ils ont identifiées ou sur des connaissances historiques et patrimoniales, dont ils témoignent.

Les textes sont publiés, sauf mention contraire, sous licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions (CC BY-SA 3.0).

Witno contribue à faire reconnaître par la collectivité le rôle des associations du patrimoine et d’histoire dans la connaissance des territoires locaux. Ces groupes sont producteurs d’une matière qui pourrait disparaître si elle n’était pas archivée. Witno vise ainsi à :

  • archiver et rendre accessible en ligne la diversité du matériau textuel à caractère historique, patrimonial, ethnographique, produit par des associations ou des particuliers à travers leurs enquêtes historiques et ethnographiques.
  • permettre l’usage de ces sources textuelles par les acteurs du patrimoine et les chercheurs pour leurs travaux, en perspective de publications. Witno relevant de la technologie « MediaWiki », et grâce à la licence des textes (CC BY-SA), l’usage de ces sources pour des publications sur Wikipédia sera facilité.

Witno constitue l’une des applications de la suite d’outils mise à disposition des membres du réseau RADdO pour l’indexation et la diffusion de données numériques relatives au patrimoine ethnographique.

Les ethnotextes dont le contenu n’est pas encore transcrit sont indexés dans la base RADdO.

L’outil Witno est administré par l’Office du Patrimoine Culturel Immatériel (OPCI-EthnoDoc), association loi 1901, reconnue d’intérêt général.

La démarche Witno est en phase d’expérimentation. Toutes observations, propositions de contributions seront les bienvenues auprès de l’équipe de l’OPCI-EthnoDoc, département Documentation et Archives.


1.7. La gestion juridique

La prise en compte des droits patrimoniaux est intégrée au processus de gestion des archives, qu’elles soient produites à la faveur des enquêtes de l’OPCI-EthnoDoc ou des membres du RADdO ou produites à la faveur des dépôts ou des dons.
– Loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés,
– Droits sur la propriété littéraire et artistique (Loi 57-298 du 11 mars 1957),
– Droits de l’interprète et du producteur de phonogrammes (loi 212-4 du 3 juillet 1985),
– Droit à l’image (article 226-1, 2° du Code pénal),
Chaque enquête, don ou dépôt est encadré sur le plan juridique notamment et fait l’objet de la signature de documents.

L’accès à ces archives est ouvert à tous, mais les consultants ne peuvent pas diffuser au public les documents sans l’autorisation des possesseurs du fonds concerné. La consultation est proposée ici dans le souci du respect des témoins et de leurs ayants droits éventuels connus. Il est toutefois possible que des ayant-droits découvrent sur ce site qu’une personne de leur famille aujourd’hui disparue a été enregistrée : bien sûr, s’ils le demandent, la consultation de ce document sera alors restreinte. Plus souvent c’est au contraire avec joie et émotion qu’ils découvrent la voix de leur aïeul.

Les informations saisies dans cette base correspondent à l’état des connaissances au moment des enquêtes et des recherches des informateurs et des chercheurs et analystes ayant documenté les sources. Les membres du réseau RADdO invitent les ayants droit ou experts à adresser des éléments étayés, à même de compléter cette documentation.

Hommage soit rendu aux femmes et aux hommes qui nous ont transmis ces témoignages de leurs façons de vivre, de leurs pratiques, expressions, chansons, contes, musiques, et savoir-faire, et des moyens dont ils ont usé pour s’adapter aux environnements dont nous héritons aujourd’hui. Merci également aux collecteurs qui les ont rencontrés. Les membres du réseau se tiennent à disposition des ayants droit pour toute question.


2. Les données et les modes de recherche

2.1. Les différents types de données

Il existe plusieurs types de données pouvant faire l’objet d’une notice sur RADdO. On peut les trier en deux catégories : les supports et les documents. Les supports sont des archives « brutes » qu’il faut traiter afin d’obtenir des documents. Par exemple, une enquête audio est un support, qu’on peut « séquencer », c’est à dire découper en thèmes (dans le cas de témoignages), par chansons interprétées… Les séquences qui en sont extraites seront traitées comme des documents, qui peuvent être de plusieurs types.
Le tableau ci-dessous liste les supports que l’on trouve dans la base, avec, pour chacun, les types de documents pouvant y être associés :

Support Document
Iconographie (traitée directement comme document) Iconographie
Enquête audio Témoignage, récit, pièce musicale (inédite), locution
Enquête vidéo Témoignage, récit, pièce musicale (inédite), locution
Édition discographique Pièce musicale (éditée), récit
Cahier manuscrit Partition, manuscrit
Édition bibliographique Partition
Journal Article de presse

Afin de documenter ces supports et documents, d’autres données nécessaires sont gérées par RADdO : villes et villages, langues, témoins, enquêteurs, propriétaires d’archives, auteurs et éditeurs, instruments de musique, ingrédients de cuisine, mot-clés…


2.2. Les niveaux de consultation

Sur RADdO, la majorité des notices archivistiques sont consultables gratuitement et sans inscription.

Le niveau de consultation peut cependant varier entre 4 niveaux, qui permettent de moduler la visibilité de la notice en elle même, et du fichier média qui lui est attaché :

1 – consultable

La notice, ainsi que le fichier média attaché, est consultable par tout visiteurs du site.

2 – consultation restreinte

La notice est consultable par tout visiteur du site. Le fichier média attaché est consultable par les utilisateurs authentifiés.

3 – non consultable

La notice est consultable par tout visiteur du site. Le fichier média attaché est consultable par le responsable de la saisie.

4 – accès réservé

La notice, ainsi que le fichier média attaché, est consultable par le responsable de la saisie.


2.3. Accès aux outils RADdO en ligne

L’accès au portail de consultation se fait à cet adresse : https://raddo-ethnodoc.com.

Cet accès ne requiert rien d’autre qu’une connexion internet active et un terminal (ordinateur, smartphone,…) équipé d’un navigateur web moderne (tel que Mozilla Firefox, Google Chrome…).

L’authentification est facultative (voir 1.5. Accès et adhésion).


2.4. La navigation sur le portail RADdO

Capture d'écran du portail RADdO

Plusieurs possibilités de recherche sont offertes aux visiteurs (encadrées en rouge sur l’image) :

La première d’entre elle est la recherche rapide. Son avantage est sa simplicité : cette recherche ne comporte qu’une entrée, et s’effectue dans plusieurs champs.

D’autres modes de recherche sont disponibles, plus complexes et plus précis. Ces modes de recherche permettent de combiner plusieurs mots-clés, de faire une recherche par lieu, par témoin, par langue,…

Les modes de recherche sont spécialisées par type de documents : un mode pour la musique, un pour les iconographies, un pour les archives parlées et contées,…

Il existe aussi des modes de recherche dédiés aux supports.

La recherche cartographique permet une autre approche : l’utilisateur sélectionne une lieu sur carte du monde et accède aux notices référencées pour ce lieu.

En dehors de la recherche, d’autres moyens de naviguer sont disponibles :

– « Une archive au hasard », permettant d’afficher une notice choisie aléatoirement (encadré en vert sur l’image).

– Depuis une notice, il est possible de cliquer sur certains contenus pour accéder à un ensemble de documents liés (encadré en bleu sur l’image).


2.5. Conservation de données personnelles

La base RADdO contient des données personnelles sur les enquêteurs, les témoins et les propriétaires d’archives. Ces informations sont nécessaire à la documentation des sources indexées.
C’est pourquoi elles sont conservées pour une durée indéfinie.

Chacun peut, en accord avec la réglementation européenne sur le gestion des données personnelles, demander la modification ou la suppression de ces données. Les demandes se font en contactant l’OPCI.


3. Technologie

3.1. Développement

Le développement de RADdO est assuré par un service intégré de l’OPCI, constitué d’une équipe projet et d’un développeur web, avec l’appui du CNRS-LS2N (ex LINA), d’iRéalité et de Polytech Nantes.

RADdO est développé avec des technologies libres dont nous remercions les contributeurs:

MariaDB, pour la base de données

PHP et Symfony, pour le site web, ainsi que Javascript, jQuery, HTML, CSS

– Les données d’OpenStreetMap et la bibliothèque JavaScript Leaflet, pour la carte.

– Les logiciels utilisés par notre hébergeur (OVH) sur ses serveurs, dont le système d’exploitation Debian GNU/Linux et le serveur web Apache


3.2. Interopérabilité

Dès 2009, les gestionnaires du RADdO ont souhaité ouvrir l’accès aux données au plus grand nombre en développement un site internet permettant la recherche en ligne sur l’ensemble des corpus.

Dans cette esprit d’ouverture, un programme de développement de l’interopérabilité de la base a été lancé en 2013 en vue de l’accès des archives aux grands portails de moissonnage de données culturelles. Les travaux ont été menés avec l’agence Capacités-iRéalité, filiale de l’université de Nantes, associée au laboratoire LS2N-CNRS. (EthnoDoc et iRéalité avaient été lauréats en 2010 du Prix régional de l’innovation numérique avec Génoralité, site dédié à la recherche sémantique au sein des corpus du RADdO).

A partir de 2015, un partenariat sur le sujet est signé avec Polytech à Nantes qui s’est traduit par la mise en œuvre de projets tuteurés annuels jusqu’en 2018 avec les élèves-ingénieurs dans le cadre de l’enseignement sur les bases de données en ligne la question des enjeux liés au « big data ».

En 2019, la DRAC Pays de la Loire a soutenu financièrement la dernière phase du développement de l’interopérabilité, aujourd’hui effective.

Des échanges sont engagés avec Bretania : les tests ont été lancés en septembre 2019 et sont concluant. Le conventionnement est en cours. Des prolongements sont envisagés avec Gallica.

Plus d’informations sur l’interopérabilité : https://opci-ethnodoc.fr/ethnodoc/raddo/interoperabilite/