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A l’occasion des JEP 2019 : focus sur les fêtes des bouviers et laboureurs de la Drôme

Les journées européennes du patrimoine on été l’occasion de faire un focus sur les fêtes des bouviers et des laboureurs de la Drôme.

Ces journées ont pour thème l’art du divertissement et le patrimoine des fêtes est notamment mis à l’honneur.

Depuis 2017, la FCF Drôme Ardèche mène un projet de patrimonialisation, accompagnée par la FCF France (Fédération des festivals, carnavals et fêtes de France) et l’Office du patrimoine culturel immatériel. Les comités sont mobilisés pour participer à l’inventaire, recueillir des témoignages, traiter et diffuser les archives : Beaumont-Monteux, Beaumont-les-Valence, Fauconnière, Loriol, Montoison, Saint-Paul-lès-Roman, Upie

Les fêtes des bouviers et des laboureurs de la Drôme ont lieu chaque année entre janvier et avril, sur 2 à 5 jours dans plusieurs communes situées à l’Est d’un axe Valence-Romans-Loriol.

Fête des Bouviers

Bien qu’ayant gardé leur appellation et des éléments de rituel issus d’une tradition commune (les « rois », la bénédiction du pain etc.), les fêtes des bouviers et des laboureurs de la Drôme sont caractérisées par des spécificités communales. Aujourd’hui, même si des pratiques rappellent d’où sont issues les fêtes (célébration des produits de la terre), les drômois font la fête pour partager différents moments, animer les communes, perpétuer une tradition en transmettant les pratiques aux jeunes générations tout en les faisant évoluer.


L’inventaire a permis de collecter de nombreuses informations concernant les fêtes par le biais d’enregistrement de témoins et la collecte de nombreuses sources (iconographiques, audiovisuelles et bibliographiques). Un document bilan sera mis à disposition à la fin 2019.

Le corpus des archives produites par l’inventaire est accessible en ligne via ce lien dans la base ethnographique du RADdO (extraits de témoignages, clichés anciens et récents, paroles de chansons, etc.)

C’est en 2015, que la Fédération a lancé son programme de patrimonialisation pour sensibiliser et accompagner les membres dans la démarche de valorisation de leur patrimoine culturel immatériel et de leurs archives. S’appuyant sur l’Office du patrimoine culturel immatériel, partenaire du programme, les membres dépositaires de pratiques à caractère patrimonial sont invités à engager un processus de recherche sur leurs pratiques (inventaire, valorisation etc.).


Lien vers le site des inventaires d’OPCI-EthnoDoc

Fête des Bouviers
Extrait du programme des Journées européennes du patrimoine de 2019,
source : ministère de la Culture :

Le patrimoine des fêtes
Le patrimoine festif est plus rare, en raison du caractère éphémère des événements auxquels il sert. Il se répartit essentiellement entre art forain et patrimoine spécifique à certaines fêtes traditionnelles.

Le patrimoine des fêtes est [en particulier] lui aussi assez rare, les décors ou déguisements de carnaval, par exemple, ayant vocation à être régulièrement remplacés ou transformés. Certains sont caractéristiques de certaines régions : la Tarasque qui court toujours les jours de fête à Tarascon, et dont un exemplaire ancien (XIX siècle) est conservé au Museon Arlaten d’Arles, les géants Reuze Papa et Reuze Maman, conçus au XIX siècle par les frères Bafcop pour le carnaval de Cassel, et accompagnés par le coq- jupon et le cheval-jupon, illustrent cette catégorie, encore très peu représentée au sein du corpus des monuments historiques. Des recherches seraient sans doute à conduire pour identifer d’autres géants, grosses têtes, chars ou bannières, illustrant carnavals ou comices, qui comptèrent tellement dans les divertissements populaires jusqu’au milieu du XX siècle, et continuent d’être exhibés aujourd’hui. Ce patrimoine matériel illustre, dans les différentes régions de France, un patrimoine immatériel, qui est celui de la fête elle-même, dont certaines fgurent sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO (carnaval de Granville, fêtes pyrénéennes du feu du solstice d’été, fest-noz bretons, les géants et dragons processionnels de Belgique ou de France…). Il s’agit donc d’un patrimoine encore très vivant, même si les objets originaux sont souvent, pour des raisons de conservation, présentés dans des musées et remplacés dans les fêtes par des copies ou par de nouveaux avatars.

Dossier de presse – Journées européennes du patrimoine de 2019, ministère de la Culture